Saga Baltimore – Tome 3
Elle est trop vive et spontanée. Elle l’agace, lui qui contrôle tout… sauf les battements de son cœur.

Le lieutenant Terrence McMillan vit un cauchemar depuis le jour où son capitaine lui a imposé Sam Lowell comme coéquipière. Il ne supporte pas l’impétuosité de cette jeune femme casse-cou au tempérament de feu.
Sam se demande quel crime elle a bien pu commettre pour devoir subir un partenaire aussi distant et glacial qui ne cache pas son aversion pour le travail d’équipe en général et pour elle en particulier.
Pourtant, il suffit d’une mission pour que tout dérape. L’affrontement cède la place à l’attraction, au mauvais moment. Car un tueur rôde…
Pour Sam et Terry, il pourrait être dangereux de baisser la garde.
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Chapitre 1
Baltimore, fin septembre
Samantha atterrit lourdement à plat dos. La respiration un instant coupée par le choc, elle roula aussitôt sur elle-même. Souple comme un chat, elle bondit sur ses pieds d’un geste vif et recula d’un pas. Elle se campa solidement debout, tout en dégageant ses courtes mèches rouges de ses yeux avant de relever agressivement les poings. Inutile de se raconter des histoires : elle commençait à transpirer et peinait à retrouver son souffle. Ce salaud était bien plus fort qu’elle ne l’avait cru.
— Bordel, marmonna-t-elle entre ses dents.
Elle fixa son adversaire d’un regard mauvais. L’homme devant elle se déplaça avec une extrême lenteur vers la droite, et elle pivota pour rester bien en face de lui, l’empêchant ainsi de trouver un nouvel angle d’attaque. Elle repositionna ses mains, réajustant sa position défensive, verrouillant sa garde, réfléchissant aux différentes stratégies qui s’offraient à elle. Avec son mètre soixante-quinze, il mesurait à peine quelques centimètres de plus qu’elle… Ils avaient donc à peu près la même allonge. En revanche, il pesait au moins quinze kilos de plus, et elle venait de découvrir – à son grand désappointement – que ce n’était que du muscle !
Leur différence de poids était un avantage pour lui dans les coups portés, mais il pourrait en devenir un pour Sam si elle parvenait à le déséquilibrer. Plus légère, elle devait pouvoir être plus rapide que lui. Elle pouvait sans doute réussir à le surprendre, mais pour cela, il fallait qu’elle arrive à placer une feinte. Or, il était aussi solidement campé sur ses appuis qu’elle. Sam se décala en sautillant, cherchant une nouvelle opportunité. Cependant, il tenait sa garde ; il savait fermer les angles, ce sale traître ! Jusqu’à aujourd’hui, elle n’avait pas pris la mesure de ses capacités en close-combat. Elle pensait que, comme la plupart des autres, il n’avait dû faire qu’un peu de boxe.
Grosse erreur ! Ne jamais sous-estimer un adversaire, se remémora-t-elle.
De façon évidente, il maîtrisait des techniques d’attaque et d’esquive provenant des arts martiaux. Il était souple et rapide. Il avait aussi du souffle et de l’endurance. Il était donc plus sportif et bien mieux entraîné que la moyenne… Bien mieux qu’il ne le lui avait laissé croire jusqu’à présent en jouant les dandys.
Enfoiré, songea-t-elle.
Rompant soudain le round d’observation, il envoya un crochet du droit vers le visage de Sam. Instinctivement, elle le bloqua et comprit trop tard qu’il n’avait pas essayé de la toucher mais de l’obliger à reculer, pour la faire tomber une nouvelle fois. Se servant de la puissance de ses jambes, elle le repoussa brutalement en lui ajustant un coup de pied en demi-cercle en pleine hanche. Il encaissa et perdit un instant du terrain, mais resta debout, lui aussi toujours en mouvement, comme un boxeur. Visiblement amusée par la situation, cette ordure lui adressa un regard glacial et un haussement de sourcils provocateur qui fit bouillir Sam.
Même si elle ne quittait pas son adversaire des yeux, sa vision périphérique lui montrait à présent que leur affrontement commençait à attirer du monde. Elle entendait les murmures de conversations s’intensifier, et devina que cette bande de dégénérés était en train de parier sur lequel des deux mettrait l’autre au tapis. Sam s’obligea à se concentrer : ses jambes, c’était sa force… Contre un homme de son gabarit et possédant une telle technique, elle devait s’en servir en priorité. C’était sa seule chance si elle ne voulait pas se faire étaler comme une crêpe. Vive comme l’éclair, elle lança une nouvelle série d’attaques, alternant frappes frontales et balayages latéraux. Elle cognait de toutes ses forces ne retenant pas ses coups, cherchant à atteindre les parties les plus sensibles, comme le plexus ou les articulations.
Son adversaire recula, parant au maximum, mais essuyant quand même plusieurs coups de pied assez méchants. Légèrement déséquilibré par le dernier coup à hauteur des genoux, il mit une fraction de seconde de trop à refermer l’angle. Sam y vit l’occasion de prendre définitivement l’avantage. Elle pivota vivement, se servant de sa vitesse de rotation, lui balança un coup de coude dans le ventre et…
— Non mais c’est pas fini, vous deux ? tonna la voix de stentor du capitaine Davis par-dessus le brouhaha de la salle de sport, qui occupait tout le sous-sol du commissariat.
Distraite par la violente semonce, Sam ne contrôla pas la fin de son mouvement, et son poing partit à toute force vers l’arrière. Il s’écrasa sur l’arcade sourcilière de son coéquipier, qui, lui aussi perturbé par l’intervention, n’eut pas le réflexe de détourner la tête. Déséquilibré par l’impact et le poids de Samantha qui, perdant l’équilibre, s’effondrait sur lui, Terrence McMillan tomba à la renverse. Ils s’affalèrent par terre sous les exclamations amusées de leurs collègues. Il leur fallut quelques secondes pour parvenir à reprendre leur respiration et réaliser la position indécente dans laquelle ils se trouvaient, elle allongée dos à lui, sur lui, bras et jambes emmêlés.
— Tu pourrais me remercier. J’ai amorti ta chute, fit-il remarquer, sarcastique, en la repoussant en douceur.
— C’est toi qui m’as fait tomber, lui asséna-t-elle avec une magnifique mauvaise foi tout en se relevant d’un bond, gênée.
— Vous deux, les interrompit Davis, furieux. Dans mon bureau. Illico !
McMillan se redressa, s’asseyant en tailleur au milieu du ring. Il tâta avec précaution son arcade sourcilière douloureuse avant de se remettre à son tour sur pied. Sam avait déjà franchi les cordes et sauté au sol. Elle jeta un regard vers lui, tout de même très embarrassée d’être la responsable de ce qui promettait de devenir un spectaculaire œil au beurre noir. Elle se culpabilisait surtout de ne pas avoir retenu son coup, comme elle le devait pour ce qui n’aurait dû être qu’un entraînement. Elle récupéra une des poches de gel qui se trouvaient toujours dans le réfrigérateur du gymnase – en prévision de ce genre d’incident. Elle attendit que McMillan la rejoigne pour la lui tendre, enroulée dans sa serviette. Il la prit sans aucun commentaire et l’appliqua sur son visage sans parvenir à dissimuler totalement une grimace de douleur. Ils sortirent ensemble de la salle de sport, où régnait – pour une fois – le silence.
— Ça va barder, prédit Benicio Marquès, un des inspecteurs de la Criminelle, quand la porte se referma sur eux.
— Pourquoi ? lui demanda le jeune flic à côté de lui qui portait son uniforme bleu de patrouille.
— Ces deux-là sont coéquipiers depuis trois mois, mais tout le monde sait qu’ils ne peuvent pas se voir en peinture. Cet après-midi, ils se sont encore pris le bec. C’est pour ça qu’ils sont venus régler ça ici.
— En tout cas, elle se défend sacrément bien pour une nana. Elle m’a impressionné.
— Tu parles ! ricana Benicio. La « percutante » Sam Lowell est ceinture noire de karaté, elle pratique également le krav-maga et au moins un ou deux autres trucs tout aussi dangereux. En plus, elle est classée tireur d’élite.
— La vache ! s’exclama l’officier, épaté.
— C’est bien pour ça qu’on l’a surnommée « Red Bull ». Il vaut mieux ne pas lui marcher sur les pieds à cette gonzesse. Terry a beau être bon, il a été kamikaze de l’affronter sans protection.

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L’avis des blogueuses
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La façon de mener l’intrigue amoureuse est une réussite. Les rapprochements et les éloignements sont intenses et malgré les efforts pour séparer le privé du professionnel, il y a là un joli motif à tension supplémentaire.
J’ai aussi aimé, dans ce roman, son aspect choral. Certains couples, je l’ai compris au fil de la lecture, ont été les protagonistes des tomes passés, ou le seront dans l’avenir. Mais j’aime particulièrement les liens de Sam avec sa famille de sang, celle qui a dû se construire, malgré tout et sa famille de coeur, des liens tout aussi puissants, faits d’une confiance sans faille, de celle qui rend prêt à tout pour protéger les uns et les autres.
Au final, ce roman est une jolie découverte mêlant habilement romance et intrigue policière. Une histoire à découvrir, seule ou dans le cadre de la série.
Un must have, j’adore toute la série que je relis régulièrement. Sam et son fort caractère est un personnage attachant plein de vie ❤
Je suis ravie de poivoir les avoir également en format papier 🙂
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