Couverture + tropes Le temps du  labyrinthe de Pauline Libersart

Bienvenue dans le Labyrinthe !

Je m’appelle Clothilde. Pour moi, tout a commencé par un crash en voiture dont je suis 100 % coupable. Conduire comme une folle et provoquer un grave accident, c’est le genre de truc qui vous envoie directement au purgatoire dans le « Labyrinthe ».

L’endroit ressemble à un château médiéval glacial, moisi et puant. Charmant, non ?

En prime, il y a des lutins voleurs, des trolls affreux et des zombies-lépreux, mais le plus redoutable de tous, c’est le démon ; une créature terrifiante, ailée, avec des cornes et la peau rouge. Il est étonnamment sexy, si on oublie son caractère infernal!

Heureusement, il y a aussi Corentin, un gamin débrouillard qui m’apprend à survivre dans cet enfer. Sa présence me rappelle que même dans les pires situations, on peut trouver des alliés, se faire des amis sincères.

Alors, suivez-moi dans cette aventure où je vais devoir devenir une personne meilleure, car dans le Labyrinthe, c’est évoluer ou voir son âme périr.

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🗡️ Clothilde est une privilégiée, des parents riches et célèbres, des études brillamment réussies. Belle, ambitieuse, égoïste, arriviste, orgueilleuse, elle n’est absolument pas préparée à atterrir dans le Labyrinthe attifée en épouvantail.

Etonnée, elle va découvrir qu’elle est aussi une survivante qui n’a peur ni des araignées ni des rats ni des démons ailées de deux mètres au caractère de cochon.

Elle est prête à se battre, à changer pour se sortir de cet enfer.

🗡️ Corentin a 12 ans, il aurait dû en avoir bientôt 13, mais c’était avant son accident, avant qu’il ne tombe dans le Labyrinthe où personne ne vieillit. Il est le plus jeune. Le plus menacé, mais il a appris à survivre, à se faufiler comme une anguille, à éviter les traquenard. Il tient bon, mais il n’a plus beaucoup d’espoir.

Quand cette fille débarque, il a envie de croire à l’amitié et à l’alliance qu’elle lui propose : s’en sortir ensemble.

⚔️ Autrefois, il était humain, mais c’était avant le Labyrinthe, avant cette apparence terrifiante qu’une puissance supérieure lui a infligé pour le punir de son passé, de ses actions. Avant de ne plus avoir de nom…

Quand Clothilde arrive sur son territoire avec sa volonté d’apprendre, de lutter et de s’en sortir, lui aussi a envie d’y croire à nouveau… en plus d’avoir envie de toucher sa jolie peau douce!

Clothilde et son démon dans le temps du Labyrinthe de Pauline Libersart

— C’est bizarre, il y a une statue de gargouille, là-bas.

Corentin sursaute, tourne la tête pour voir ce que je lui désigne sur le palier du premier étage. Il devient blême.

— Vite ! Il faut partir. Tout de suite ! me hurle-t-il, perdant son calme devant la lenteur de ma réaction.

Il se précipite vers la première porte devant lui, l’ouvre à la volée et s’engouffre dans la pièce sans même prendre le temps de vérifier ce qu’elle contient. Il claque le battant derrière nous et s’y adosse. L’espèce de cellier où nous avons atterri est désert.

— Pourquoi as-tu paniqué comme ça ?

— Ce n’est pas une statue. C’est le Démon !

Je soupire exaspérée par ce nouveau délire.

— Tu peux arrêter avec les histoires de trolls et de farfadets…

— Des lutins, me corrige-t-il avec sérieux.

— Si tu veux. Tu prétends qu’il y a aussi des démons ici ?

— Il y en a un, ça c’est sûr. Je le croise assez souvent, même si je fais tout pour l’éviter. Et je sais que Nathaniel l’a déjà affronté.

— Il l’a battu ?

Corentin me regarde étrangement, renifle avec une indubitable pointe de mépris face à mon accès de curiosité en mode groupie.

— Il a essayé de le capturer. Avec l’aide de Ferdinand, Kevin et une demi-douzaine de chasseurs, il lui a tendu un piège. Le démon leur a flanqué une rouste magistrale. Ce n’était pas joli à voir. Il leur a fallu un bon moment pour s’en remettre.

Si d’un côté, je suis heureuse que le beau Nathaniel ait le courage de s’attaquer à une telle créature – dont j’ai du mal à accepter l’existence –, de l’autre, j’ai bien l’impression que Corentin cache avec difficulté une franche jubilation au souvenir de la correction que les membres de notre « famille » ont reçu.

Bizarre…

Sans me laisser le temps de lui poser de nouvelles questions, il rouvre la porte et, cette fois, passe la tête avec précaution dans l’entrebâillement. Ne repérant rien d’inquiétant, il me fait signe de le suivre dans un couloir aussi sombre que tous ceux que nous avons déjà arpentés. Le hall et l’escalier de marbre ont disparu.

Pour Corentin, il est clair que la conversation est close : il a échappé au démon et ne veut plus en parler. Personnellement, je peine à me convaincre que j’ai vu autre chose qu’une statue, mais ça me turlupine quand même. Toutes les interrogations sur ma santé mentale et mon délire médicamenteux me reviennent.

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